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Yanar Dağ – La montagne de feu éternelle de Bakou

La montagne de feu éternelle de Bakou
17 oktyabr 2025 tərəfindən
PEFA, PEFA
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Il existe, à une vingtaine de kilomètres de Bakou, une colline où le feu ne dort jamais.

On l’appelle Yanar Dağ, “la montagne en feu” — un lieu où la terre semble respirer des flammes, comme si le cœur du monde battait juste sous nos pieds.

Quand le vent du soir balaie la steppe d’Absheron, les flammes s’élèvent, orangées et mouvantes, dans un silence presque sacré.

Devant ce mur de feu, le visiteur reste immobile, hypnotisé. Car ici, le feu ne se contente pas de brûler : il raconte une histoire vieille de plusieurs millénaires.

🌋 Le feu éternel, mémoire d’une terre ancienne

Bien avant les gratte-ciels de Bakou et les lueurs du pétrole, cette région était déjà connue comme la Terre du Feu.

Le gaz naturel qui sommeille dans les entrailles de l’Azerbaïdjan trouve ici mille chemins pour remonter à la surface, s’enflammant au contact de l’air.

Ainsi, depuis des siècles, des feux spontanés embrasent les collines, illuminant les nuits du Caucase.

Les voyageurs de jadis — marchands, poètes, pèlerins — voyaient dans ces flammes un signe divin.

Marco Polo lui-même mentionnait ces “feux éternels” qui jaillissaient du sol comme par enchantement.

Mais c’est pour les adeptes du zardushtizm, la plus ancienne religion du feu, que ce lieu devint véritablement sacré.

Bakou

🕊️ Zardushtizm : la foi dans la lumière

Bien avant que l’islam ne s’étende sur ces terres, l’Azerbaïdjan était un centre spirituel du zardushtizm — le zoroastrisme.

Fondée par le prophète Zardusht (Zoroastre), cette foi millénaire enseigne qu’il n’existe qu’un seul dieu : Ahura Mazda, la lumière éternelle, symbole de vérité et de sagesse.

Pour les zardushtis, le feu n’est pas un dieu, mais la manifestation visible de la pureté divine.

Ils ne l’adorent pas : ils le respectent, ils le contemplent, comme on contemple la lumière du soleil.

Dans la flamme, ils voient un pont entre le monde matériel et le monde spirituel — une prière qui danse.

C’est pourquoi des milliers de pèlerins venaient autrefois à Yanar Dağ, y allumant leurs lampes et murmurant des prières au crépuscule.

Les flammes, disaient-ils, répondaient en silence.

🔥 Le souffle du monde

Aujourd’hui encore, le feu brûle, inlassable.

Sur une dizaine de mètres de long, les flammes jaillissent du sol, alimentées par les poches de méthane enfouies sous la terre.

Elles se tordent et se balancent, tantôt paisibles, tantôt furieuses, au gré du vent venu de la mer Caspienne.

La chaleur est douce, presque bienveillante.

On ressent quelque chose de profondément vivant, comme si la terre elle-même respirait.

Les visiteurs modernes viennent pour voir un “phénomène naturel”, mais repartent souvent avec une impression d’avoir touché un mystère ancien.

🕌 Héritage spirituel et beauté moderne

Autour de Yanar Dağ, le gouvernement azerbaïdjanais a créé un petit parc naturel.

Un musée retrace l’histoire du zardushtizm, des temples du feu, et de la géologie fascinante de cette région.

Mais rien ne peut vraiment préparer à la rencontre avec le feu lui-même.

Lorsque la nuit tombe et que les étoiles s’allument au-dessus du plateau, le silence est total.

Les flammes se mettent à danser comme une procession d’âmes, et la montagne semble réciter une prière oubliée.

On comprend alors pourquoi les anciens appelaient cette terre Odlar Yurdu — la Terre du Feu.

Ici, la nature et la foi s’entrelacent, et l’on ressent que ce feu, né de la terre, brûle aussi dans le cœur des hommes.

yanar dag

🌍 Un voyage à la rencontre du feu

Visiter Yanar Dağ, ce n’est pas simplement observer une curiosité géologique.

C’est remonter le temps, marcher sur les traces des premiers croyants, sentir la chaleur du monde primitif sous la peau.

C’est se tenir entre ciel et terre, entre science et mystère.

Le site se trouve à 25 kilomètres au nord de Bakou, dans le village de Mammadli.

On peut s’y rendre en taxi ou avec une excursion organisée.

Mais le mieux est d’y aller seul, en fin d’après-midi.

S’asseoir sur une pierre, attendre le coucher du soleil, et regarder les flammes s’élever peu à peu — comme si la terre racontait encore son histoire.

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